Lors d’une conférence de presse organisée par l’Observatoire tunisien de l’eau, Houcine Rhili, expert en développement et ressources hydrauliques, a exprimé ses inquiétudes quant à l’absence de vision claire et de stratégie bien étudiée de la part de l’État pour faire face à la réalité du stress hydrique en Tunisie. Il a appelé à retirer le projet du Code de l’Eau soumis au gouvernement, affirmant que la version proposée ne définit pas l’eau comme une substance vitale et limite sa gestion au domaine économique. Selon lui, il est nécessaire de lancer un dialogue national avec tous les acteurs concernés pour mettre en place un protocole de gestion optimale de la ressource en eau en Tunisie, et de ne plus exploiter l’eau potable dans les activités des entreprises telles que la Compagnie des Phosphates de Gafsa et les entreprises pétrolières. Il a également appelé à la digitalisation de tous les réseaux d’eau et à une enquête sur les concessions accordées aux sociétés de conditionnement d’eau minérale en Tunisie. De son côté, Alaa Marzouki, coordinateur de l’Observatoire Tunisien de l’Eau, a proposé la création de commissions nationales spécialisées chargées d’élaborer un nouveau Code de l’eau, la restructuration des groupements de développement agricole et la création d’une entreprise publique nationale pour l’eau potable et l’assainissement en milieu rural.