La 6ème enquête de l’Afrobaromètre réalisée par l’Institut de sondage « One to One » était consacrée à l’équité de genre, la santé reproductive et la lutte contre la violence faite aux femmes.
L’équipe de l’Afrobaromètre en Tunisie, conduite par One to One for Research and Polling, s’est entretenue dans ce cadre avec 1.200 adultes tunisiens dans la période qui s’est étalé entre le 25 février et le 11 mars 2024.
Selon Youssef Meddeb, CEO & co-founder de l’institut One to One for Research and Polling, l’échantillon de cette taille produit des résultats nationaux avec des marges d’erreur de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%.
Dans sa présentation des résultats de l’enquête, Meddeb a indiqué qu’il s’est avéré que les Tunisiens affirment que les filles et les garçons ont les mêmes chances d’aller à l’école dans leur pays.
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à atteindre le niveau supérieur d’éducation. Selon les répondants, elles sont libres d’occuper un emploi rémunéré sans ingérence d’un membre de leur famille.
Cependant, plus de la moitié des Tunisiens pensent toujours que les hommes devraient être priorisés lorsque les opportunités d’emploi se font rares, et les femmes sont derrière les hommes en ce qui concerne la possession de certains actifs.
L’insuffisance d’opportunités d’emplois flexibles et le manque de service de garde d’enfants sont les deux obstacles majeurs à l’accès et à l’épanouissement de la femme sur le marché du travail en Tunisie, aux yeux des citoyens.
Résultats clés de l’enquête
▪ L’écrasante majorité (96%) des Tunisiens affirment que les filles sont « rarement » ou « jamais » empêchées d’aller à l’école parce que leur famille donne la priorité à l’éducation des garçons
▪ Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’atteindre le niveau post-secondaire d’éducation (23% vs. 17%), mais sont plus nombreuses à ne pas avoir été du tout scolarisées (13% vs. 9%)
– Les femmes vivant en milieu rural sont plus nombreuses à ne pas avoir suivi une éducation formelle que leurs consœurs qui vivent en ville (21% vs. 9%).
▪ Près de neuf Tunisiens sur 10 (85%) disent que les femmes ne sont pas empêchées par leurs conjoints ou d’autres membres de la famille à occuper un emploi. Cependant, 12% ne partagent pas cet avis et affirment que les femmes sont « souvent » ou « toujours » entravées d’exercer un emploi.
▪ Plus de la moitié (54%) des Tunisiens estiment que les hommes devraient plus avoir le droit à un emploi que les femmes lorsque l’emploi se fait rare.
– Cette opinion est plus répandue chez les moins instruits (63%-64%), les moins aisés (61%), les plus âgés (56%-63%), les résidents des milieux ruraux (58%) et les hommes (59%).
▪ Les femmes accusent un retard significatif par rapport aux hommes en ce qui concerne la ossession d’actifs tels qu’un téléphone portable (88% vs. 91%), une télévision (81% vs. 90%), un compte bancaire (25% vs. 41%) et une voiture/moto (24% vs. 52%).
▪ Le manque d’opportunités de travail flexible et le manque de service de garde d’enfants sont les deux principaux obstacles qui empêchent les femmes d’accéder et d’évoluer sur le marché du travail.
Ainsi on peut dire que malgré la progression du niveau moyen d’éducation des femmes, l’évolution de la place et des droits de la femme, le combat continue pour la légalité parfaite entre les deux sexes dans notre pays.