L’affaire des accusations de harcèlement qui a secoué la rédaction arabophone de « France 24 » au début du mois de juin, a fait couler d’encre surtout que le présentateur Tawfik Mjaied (accusé d’harcèlement moral et le directeur de la rédaction Nabil El Choubachy (accusé d’harcèlement sexuel) ont été temporairement suspendus de leur travail, jusqu’à la fin de l’enquête.
Le cabinet indépendant, choisi conjointement par le lanceur d’alerte interne et la direction, qui a mené l’enquête depuis plus d’un mois, recueilli l’ensemble des témoignages indiqués par les parties et la direction, et pris connaissance des documents remis par l’ensemble des parties, vient de conclure ses travaux.
En premier lieu, il conclut à l’absence totale de caractérisation de harcèlement sexuel, comme à l’absence de tout comportement fautif de l’intéressé.
En second lieu, l’enquête n’a pas davantage caractérisé formellement de harcèlements moraux, mais a pu relever que le fort degré d’exigence professionnelle du mis en cause, ajouté à la nature de l’activité des personnes à l’origine de l’enquête, pouvaient engendrer de sa part des comportements inadaptés en situations de stress. Une formation spécifique et un accompagnement dans le temps à la communication en situation de stress seront donc mis en place dès reprise de l’activité de la personne mise en cause pour éviter à l’avenir de telles tensions.
Les deux salariés, Nabil El Choubnay et Tawfik Mjaied, ayant fait l’objet de l’enquête vont reprendre leur activité sans délai.
Les personnes à l’origine des enquêtes seront accompagnées par l’entreprise autant de temps que nécessaire pour retrouver le chemin d’un parcours professionnel serein.
La situation douloureuse que vient de traverser la rédaction – en particulier arabophone – de France 24, met en lumière la nécessité de renforcer les formations, notamment de l’encadrement, pour repérer les signaux faibles de risque d’épuisement professionnel et bien comprendre les notions de harcèlement, ainsi que les mesures à activer sans tarder pour prévenir de telles situations. La chargée de mission pour la prévention des risques psycho-sociaux auprès de la DRH à France Médias Monde s’attachera à déployer ces dispositifs spécifiques. En outre, la procédure de prévention du harcèlement déjà en vigueur dans l’entreprise sera bientôt complétée par la mise en place d’une plateforme d’alerte en ligne en préparation depuis quelques mois.
