Parallèlement à la dimension éducative et économique incarnée par le Salon de la Mère et de l’Enfant, organisé à la Foire Internationale de Sfax dans sa cinquième édition (du 29 octobre au 2 novembre 2025), un groupe d’artistes plasticiens, membres de l’Association des Amis des Arts Plastiques de Sfax, ont choisi de célébrer l’enfance avec raffinement artistique, en lui dessinant à travers leurs œuvres et installations un horizon philosophique et créatif distinct de celui auquel nous sommes habitués.
Le pavillon « Hors Cadre », qui orne la façade de la Foire Internationale de Sfax et qui, depuis sa création en juin dernier, apporte une touche artistique au monde des affaires dans la capitale économique de la Tunsie Sfax, s’est enrichi mercredi soir d’une dizaine d’œuvres artistiques remarquables réalisées par des plasticiens. Ces œuvres seront exposées dans le cadre de cette exposition collective intitulée « CHILDHOOD », et ce jusqu’au 6 novembre 2025.
Les œuvres mêlent peintures à l’huile, photographies, art vidéo, sculptures, gravures, céramiques et installations artistiques. Leurs créateurs — 35 artistes issus de diverses écoles et régions — y ont intégré leurs visions, idées, émotions, savoirs et représentations de l’enfance, non pas comme elle est généralement perçue, mais à travers une approche artistique et créative singulière qui interpelle le spectateur et suscite en lui une série de questionnements sur les multiples facettes de l’enfance et sur sa vulnérabilité dans divers contextes.
« C’est une vision différente de l’enfance, qui dépasse sa représentation comme souvenir idéal ou image stéréotypée réduite à l’innocence, mais qui la considère comme un moment unique où tout commence… Une perspective qui l’élève au rang d’espace créatif et responsable », résume ainsi la philosophie de l’exposition et ses dimensions Mme Neïla M’hiri N’jeh, Présidente de l’Association des Amis des Arts Plastiques de Sfax, professeure universitaire et architecte d’intérieur.
L’exposition « CHILDHOOD », telle que présentée par l’artiste Neïla M’hiri, est loin d’être un simple espace d’exposition, mais une opportunité de transmettre les messages, visions et regards croisés d’un groupe d’artistes à tous ceux qui ont un lien avec l’enfance — qu’ils soient parents, éducateurs, enfants ou décideurs — y compris Mme Asma Jabri, ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors, qui a visité l’exposition en marge de l’inauguration du Salon de la Mère et de l’Enfant, accompagnée du gouverneur de Sfax et d’un groupe de cadres et responsables d’organismes concernés par les affaires de l’enfant.
Le message des tableaux, sculptures, photographies, vidéos et installations artistiques, selon les organisateurs, est que : « L’enfance n’est pas une nostalgie du passé, mais une invitation à regarder le monde avec nouveau regard, à ne pas enfermer l’émerveillement dans le mythe de l’innocence, à transformer le temps de la fragilité en source de justice, de beauté et de nouveaux commencements. L’art ici ne raconte pas l’enfance, il la réinvente, pour nous rappeler que la naissance au monde est une expérience qui nous concerne tous, aujourd’hui, demain et toujours. »
À quel point cette exposition contribuera-t-elle, alors, à ouvrir l’horizon vers des approches et représentations nouvelles et renouvelées de l’enfance, alors que nous nous préparons au Mois de la Protection de l’Enfance, célébré du 20 novembre au 20 décembre.
Mohamed Sami Kechaou
