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Décès d’Alya Bhiri à Gafsa : la LTDH dénonce une négligence médicale

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Une tragédie bouleverse la ville de Gafsa. Alya Bhiri, une étudiante de 21 ans, est décédée le week-end dernier à l’hôpital régional, victime d’une péritonite consécutive à une appendicite non prise en charge à temps. Sa famille dénonce un grave manquement dans les procédures d’admission et pointe du doigt la responsabilité de l’établissement hospitalier.

Face à l’émotion suscitée par ce drame, le bureau régional de Gafsa de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) a publié, mercredi 23 juillet 2025, un communiqué dans lequel il revient sur les faits et alerte sur la défaillance du système de santé public dans la région.

Des droits fondamentaux bafoués

Selon la LTDH, Alya Bhiri n’a pas pu bénéficier d’un diagnostic ni d’une prise en charge urgente en raison d’obstacles administratifs liés à la mise à jour de son carnet de soins. L’organisation dénonce une violation manifeste du droit à la santé et à la vie, rappelant que l’accès aux soins vitaux ne saurait être conditionné par des formalités administratives, surtout en cas d’urgence.

Un système en crise

Dans son communiqué, la LTDH souligne que ce drame n’est malheureusement pas un cas isolé. Il s’inscrit dans un contexte de détérioration continue du système de santé publique à Gafsa, marqué par :

  • L’insuffisance des moyens matériels et humains,
  • L’absence de services adaptés aux urgences critiques,
  • Et des politiques publiques jugées inefficaces.

L’organisation conteste également la qualification de « centre hospitalier universitaire » attribuée à l’hôpital régional, la jugeant trompeuse au regard du manque flagrant d’infrastructures, d’équipements et de personnel spécialisé.

Un appel à l’action

La LTDH appelle à :

  • L’ouverture immédiate d’une enquête indépendante et approfondie, afin d’établir les responsabilités de manière transparente,
  • Mettre fin à l’impunité dans les établissements de santé,
  • Relancer de toute urgence le projet d’hôpital pluridisciplinaire à Gafsa, resté lettre morte depuis des années.

Elle encourage également la société civile locale à faire du droit à la santé une priorité dans ses actions et à se mobiliser collectivement pour exiger une réforme réelle du secteur.

Un témoignage poignant

D’après la tante de la défunte, la santé d’Alya s’est brutalement détériorée dans la nuit du dimanche 20 juillet. Transportée en urgence par son père à l’hôpital régional, elle aurait été refusée à l’admission au motif que son carnet de soins n’était pas à jour. Le personnel aurait exigé le paiement immédiat des analyses ou la régularisation administrative, en dépit de l’urgence manifeste.

Faute de pouvoir répondre à ces exigences sur le moment, le père a été contraint de ramener sa fille chez elle, sans qu’aucun examen médical ne soit réalisé.

Ce n’est que le lendemain, une fois la situation régularisée, qu’Alya a pu être admise. Diagnostiquée trop tard avec une péritonite avancée, elle a été opérée après plusieurs heures d’attente. L’intervention aurait été retardée par l’ingestion d’eau, compliquant l’anesthésie. Malgré l’opération, elle a été transférée dans un service de réanimation insuffisamment équipé. Elle y est décédée quelques heures plus tard.

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