Le déficit commercial tunisien continue de se creuser, selon les données les plus récentes publiées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Cette évolution préoccupante confirme la persistance des déséquilibres extérieurs du pays et met en lumière les défis économiques qui pèsent sur la croissance, la stabilité financière et la valeur du dinar.
Selon le rapport de la BCT, le déficit commercial s’est accentué sous l’effet combiné de la hausse des importations, du renchérissement de plusieurs produits stratégiques et d’une progression insuffisante des exportations. Les secteurs énergétiques, les matières premières industrielles et certains biens de consommation demeurent les principaux contributeurs à l’alourdissement de la facture des importations.
En parallèle, les exportations tunisiennes continuent d’afficher une dynamique relativement modérée. Bien que certains secteurs montrent une résilience, notamment l’industrie mécanique et électrique, l’aéronautique ou encore l’agroalimentaire, cette progression reste insuffisante pour compenser le rythme des importations. Les effets de la conjoncture internationale, la hausse des coûts logistiques et les difficultés rencontrées par certaines entreprises exportatrices pèsent également sur la performance globale.
La BCT souligne par ailleurs que ce creusement du déficit commercial exerce une pression continue sur les réserves en devises, accentuant les tensions sur le financement extérieur. Cette situation limite les marges de manœuvre de l’économie tunisienne, déjà confrontée à des besoins structurels de réformes, à un climat d’investissement fragile et à une compétitivité qui peine encore à décoller.
Pour inverser cette tendance, plusieurs leviers sont évoqués : amélioration de la compétitivité des produits tunisiens, soutien plus ciblé aux secteurs exportateurs, diversification des marchés, ainsi qu’une stratégie plus cohérente de maîtrise des importations non essentielles.
Face à l’aggravation du déficit commercial, la Tunisie est appelée à renforcer son modèle économique et à accélérer les réformes afin de stabiliser ses équilibres macroéconomiques et redonner de l’élan à la croissance.
