Le président de la République, Kaïs Saïed, a réagi ce mercredi à l’effondrement d’une partie du mur d’un lycée à Mezzouna, qui a coûté la vie à plusieurs élèves. Il a qualifié ce drame de « conséquence directe de la négligence et de la corruption » qui gangrènent les institutions publiques depuis des années.
Lors d’une réunion tenue au Palais de Carthage et consacrée à la situation des établissements éducatifs, le chef de l’État a exprimé ses vœux de prompt rétablissement aux deux lycéens blessés, actuellement hospitalisés à Sfax sous surveillance médicale continue.
Le président a souligné que le mur en question présentait des signes de dégradation depuis plus de deux ans, ajoutant que de nombreux établissements à travers le pays font face au même risque en raison de l’absence d’entretien et de réhabilitation.
Face à cette situation critique, il a exigé l’adoption immédiate de mesures urgentes, sans se retrancher derrière des procédures administratives. « Aucune loi ne doit faire obstacle à une intervention d’urgence pour protéger la vie des Tunisiens », a-t-il martelé.
Kaïs Saïed a insisté sur l’urgence d’agir, affirmant que « chaque heure sans action est une heure perdue », et a appelé les responsables à faire preuve de patriotisme. Il a promis que des fonds seront mobilisés pour intervenir dans toutes les régions concernées, sans exception, afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent.
« Nous voulons que chaque Tunisien puisse vivre en sécurité et dans la dignité », a-t-il déclaré, tout en avertissant les fonctionnaires qui manqueraient à leur devoir qu’ils risquent d’être démis de leurs fonctions.
Le président a réaffirmé que l’État doit assumer pleinement ses responsabilités et que les lourdeurs administratives ne peuvent justifier aucun retard dans l’action. Il a également indiqué que ces mesures urgentes seront mises en œuvre avant même la création du Conseil supérieur de l’éducation, qui sera chargé de piloter la réforme du système éducatif.
Enfin, Kaïs Saïed a salué la solidarité du peuple tunisien malgré la conjoncture économique difficile, rappelant son engagement personnel en 2015 et 2016 dans la rénovation d’écoles à Ettadhamen. Il a également cité l’exemple d’un projet bloqué à Fernana — la construction d’un pont pour permettre aux élèves d’accéder à une école primaire — qui n’a pu être réalisé que grâce à l’intervention de l’armée, malgré une enveloppe de 250 000 dinars allouée depuis longtemps.
La réunion a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont les ministres de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et des Affaires culturelles.
