Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées pour alerter sur l’état préoccupant de plusieurs mosquées en Tunisie, à commencer par la célèbre mosquée Mâlek Ibn Anas à Carthage. Ce lieu emblématique bénéficiera enfin de travaux de sauvegarde et de réhabilitation, grâce à l’intervention directe du ministre des Affaires religieuses, Ahmed Bouhali, qui a pris personnellement en charge le dossier.
Face à cette situation, plusieurs critiques ont été formulées à l’encontre du ministère, accusé de négliger sa mission d’entretien du patrimoine cultuel. Certains estiment que, même si les dons des fidèles peuvent constituer un soutien, la responsabilité principale incombe aux autorités publiques.
Il convient toutefois de souligner les moyens limités dont dispose le ministère. En effet, avec un budget restreint et une équipe réduite, il peine à assurer l’entretien de plus de 7 000 mosquées réparties sur l’ensemble du territoire.
Les retards accumulés dans le lancement de projets de réhabilitation – souvent attribués à un manque de ressources financières, à l’insuffisance de personnel qualifié, et à la lourdeur des procédures administratives – témoignent d’un problème structurel persistant.
À titre d’exemple, le ministère ne compte aujourd’hui que deux ingénieurs chargés du suivi de l’ensemble des lieux de culte du pays. Une situation révélatrice du manque d’investissement dans ces espaces qui, au-delà de leur dimension religieuse, assurent également une mission sociale et éducative.
Nombre de ces mosquées abritent en effet des madrasas, où des enfants apprennent les bases du Coran et de la langue arabe, notamment à travers des cours de récitation et de mémorisation.
