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La pandémie de Covid-19, « une crise des droits humains », selon l’ONU

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« La pandémie de Covid-19 a fragilisé l’ensemble des droits humains », a déclaré mardi la Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Nada Nashif, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, relevant que le nouveau coronavirus a détruit « des vies et des moyens de subsistance, aggravant la pauvreté et les inégalités » dans le monde.

Lors de la 4e réunion intersessionnelle pour la coopération sur les droits de l’homme et le Programme de développement durable à l’horizon 2030, les services de la Haute-Commissaire Michelle Bachelet ont plaidé pour l’adoption de politiques fondées sur les droits humains, afin de se remettre sur la voie de la réalisation de l’Agenda 2030 et parvenir à « un contrat social renouvelé ancré dans les droits de l’homme que le Secrétaire général de l’ONU a appelé de ses vœux ».

D’autant que la nouvelle année a débuté avec les mêmes immenses défis mondiaux que représentent la lutte contre la pandémie et le redressement après ses « conséquences socio-économiques dévastatrices ».

Outre, l’accès inéquitable aux vaccins, qui illustre une « reprise à deux vitesses », certaines parties du monde font face à « un surendettement croissant », qui pèse lourdement sur les pays en développement.

Par exemple, en Afrique de l’Est et en Afrique australe, les coûts du service de la dette ont augmenté pour atteindre près de 70% du PIB en 2021, ce qui limite fortement la marge de manœuvre budgétaire pour les investissements indispensables à la protection sociale et aux services essentiels.

Pour se remettre du « plus grand revers de développement de l’histoire », le monde doit donc changer les approches et les modèles économiques. Une stratégie qui a engendré des coûts sociaux insoutenables, déchirant le tissu social des sociétés, alimentant l’instabilité et amplifiant la méfiance envers les institutions.

« Nous avons besoin d’une économie qui investisse dans les droits de l’homme et qui fonctionne pour tous », a insisté Mme Nashif.

Lutte contre la corruption et une plus grande transparence fiscale

Par ailleurs, la Cheffe adjointe des droits de l’homme de l’ONU note que la communauté internationale a également besoin « d’une plus grande transparence fiscale, d’un espace civique renforcé, d’un contrôle des dépenses publiques et d’efforts accrus pour lutter contre l’évasion fiscale ».

« Dans un contexte économique et financier difficile, il est encore plus crucial pour les pays de redoubler d’efforts pour mobiliser les ressources nationales », a fait valoir la Haute-Commissaire adjointe.

Dans ce combat, la lutte contre la corruption, la réaffectation des ressources et l’adoption d’une fiscalité progressive peuvent contribuer à maximiser les ressources destinées aux soins de santé, aux protections sociales, à une éducation de qualité, à l’eau potable, au logement et aux autres droits fondamentaux.

Mais tous ces efforts au niveau national devront être soutenus par un allègement de la dette, un accès équitable aux vaccins et un soutien international.

Plus globalement, Mme Nashif note que les prochaines années mettront fondamentalement à l’épreuve le leadership mondial en matière de droits humains.

« L’abandon des politiques économiques qui ont affaibli la capacité des pays à fournir des services sociaux universels, le démantèlement des inégalités entre les sexes et d’autres types d’inégalités, le renforcement des libertés fondamentales et de la responsabilité sont autant de choix politiques qui, selon nous, doivent être respectés », a-t-elle conclu, rappelant les priorités de son Bureau, qui consiste à « placer les droits humains au cœur des efforts de réponse et de redressement ».

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