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Tunisie

Le cri de détresse du maire d’Hammam-Lif

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Hammam-Lif ou anciennement la ville Beylicale a longtemps été surnommée « la perle du golfe de Tunis » était connue à l’échelle méditerranéenne pour la qualité de sa plage de sable fin et ses eaux très poissonneuses. C’était la destination des vacanciers qui y séjournaient en été en provenance de la capitale et de sa banlieue.

Son fleuron a été toujours son fameux café restaurant, en forme de jetée sur bord de mer « La Sirène » qui vient d’être démoli.

Ce destin tragique de ce fameux espace de loisirs et de détente estivale été imposé par une décision désastreuse de l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral qui a jugé soixante ans après sa construction qu’elle est bâtie sur la côte.

Malgré l’opposition de la municipalité de la région qui ne cesse de militer pour restaurer et réaménager « La Sirène », l’espace est en ruine.

C’est pour cela que face à la passivité des autorités régionales et nationales, face au jeu de massacre de la plage et du patrimoine de la ville d’Hammam-Lif imposé par l’APAL à la municipalité, les associations, la société civile et les citoyens de cette banlieue ont décidé de s’unir et d’agir immédiatement pour secourir leur ville.

Des pages Facebook du genre « De l’APAL et de l’ONAS, on en a assez ! », « Cessez de détruire Hammam-Lif ! » ont été créées. Des appels ont été lancés aux élus locaux et aux ministères concernés (ministère de l’Environnement et de l’Equipement, ministère de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire) pour réagir et mettre fin à ce massacre du patrimoine et à ces dommages quasi irréversibles au littoral de la cité.

Le maire de la ville, Mohamed Ayari, vient dans ce cadre d’organiser une conférence de presse dans les décombres de « La Sirène » pour démontrer aux médias ce triste spectacle de désolation qui fait mal au cœur, après sa démolition et le refus de l’APAL d’autoriser son réaménagement.

Ayari a évoqué l’historique de ce fameux espace de loisirs aujourd’hui en ruines, rappelant que de célèbres artistes comme Karem Mahmoud, Chérifa Fadhel, Laure Dakech, Abdelaziz Mahmoud, Mohamed Abdelmotaleb, Abdelwahab Doukali, Myriam Makeba, Ali Riahi, Hédi Jouini, Nariman, Oulaya, Naama, Sadok Thraya, y ont présenté leurs spectacles.

Il a ajouté que sa fermeture date de 2009 et que toutes les tentatives de son réaménagement ont échoué à cause de l’entêtement de l’APAL qui a refusé d’autoriser tout travaux de réaménagement, estimant que cet espace a été construit sur le littoral. Ce qui fait qu’après des années de délabrement, il ne reste aujourd’hui de « La Sirène » que le nom ainsi que le squelette.

Le Maire a estimé que la ville est prise en otage par les décisions de l’APAL, rappelant que cette dernière n’a rien fait pour jouer son vrai rôle et sauver la plage d’Hammam-Lif de la pollution, en réaménageant par exemple les fameuses brises-vagues qui entravent depuis leurs installations anarchiques la circulation naturelle de l’eau de mer. Ce qui a favorisé le piégeage d’importantes quantités d’algues et l’accumulation des déchets de posidonie derrière ces ouvrages, provoquant ainsi la stagnation de l’eau de mer polluée et la propagation d’odeurs nauséabondes.

Conséquence : les Hammam-Lifois sont désormais privés des joies de la baignade sur leur plage depuis des décennies.

Le Maire et les représentants de la société civile présents lors de cette conférence ont rappelé que des actions à l’échelle nationale et régionale sont indispensables pour sauver la plage d’Hammam-Lif :

-La réhabilitation et le réaménagement de « La Sirène » loin du diktat de l’APAL pour en faire un lieu de loisirs haut de gamme digne de sa réputation et des aspirations des Hammam-Lifois.

-Le réaménagement de l’ensemble des brises-vagues mal dimensionnés et mal installés en mer pour sauver la plage.

-Le traitement tertiaire des eaux de l’oued Méliane et l’arrêt de la pollution de l’ONAS.

Selon les Hammam-Lifois dépités par ce triste sort de leur ville, victime de choix   aléatoires ne reposant pas sur des études sérieuses et approfondies, seule l’intervention énergique du président de la République pourrait mettre fin à ces massacres.

Nour El Houda Ben Mrad

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