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L’exposition de Bruno Hadjih « WIRD », marque le lancement de la saison culturelle du « 32BIS »

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La direction du nouveau centre d’art contemporain le « 32 BIS » a organisé ce jeudi 17 févier 2022 une conférence de presse dans le cet espace unique, qui se veut un lieu hybride et alternatif de recherche, de création, d’exposition et de partage des savoirs. 

Situé au 32 Bis à la rue Ben Ghedhahem en plein centre-ville de Tunis dans l’ancien siège de Philips, construit en 1953, ce centre est composé deux bâtiments de 4 niveaux d’une surface totale de 4 000 m2

Sa directrice la jeune et dynamique Camille Levy a dans ce cadre annoncé que le 32bis entend soutenir la scène artistique locale, et renforcer son ancrage régional et international.

Elle a ajouté que ce centre sera un lieu de résidences artistiques, d’expositions, de performances, d’ateliers, d’éducation culturelle, de formation et d’accompagnement professionnel, où se dessinera un dialogue entre artistes, commissaires et chercheurs tunisiens et internationaux.  

Le centre accueille en son sein une médiathèque spécialisée en art moderne contemporain, autour de laquelle s’articule tout un programme d’éducation artistique et culturelle. 

Pensé comme un laboratoire, le 32bis est un lieu d’échange et d’émulation où se nouent et se dénouent les grands questionnements qui traversent notre époque. 

Cette conférence de presse s’est tenue en présence de l’artiste franco-algérien Bruno Hadjih qui présentera à partir du vendredi 18 février jusqu’au vendredi 18 mars une exposition photographique et vidéo intitulée WIRD

Son travail sera accompagné d’un ensemble d’objets anciens issus de la collection d’art islamique Lalla Hadria, ainsi que d’une installation sonore du musicien tunisien Imed Alibi. 

Programmation du « 32BIS » 

À travers WIRD et depuis plus de 25 ans, Bruno Hadjih mène une réflexion sur le soufisme au sein de différentes communautés soufies, des HLM de Montreuil aux grottes de l’Hindi Kouch, en passant par le Mali, l’Iran ou l’Algérie. 

Son exposition WIRD marque le début de la saison inaugurale du au « 32 BIS », qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année 2022. Cette saison sera l’occasion d’expositions, d’ateliers et rencontres.

Depuis un an déjà, de nombreux artistes tunisiens et internationaux participent au programme de résidences artistiques du « 32 BIS ». Parmi eux Atef Matallah (Tunisie), Doa Aly (Egypte), Jan Kopp (France / Allemagne), Rafram Haddad (Tunisie), et bien d’autres. 

Au printemps, l’artiste sud-africaine Thania Petersen sera accueillie pour une résidence de trois mois, suivie d’une exposition personnelle au « 32BIS ».

En novembre prochain, plus de 20 artistes tunisiens et internationaux participeront à une grande exposition conçue par l’historienne de l’art franco-égyptienne Nadine Atallah, intitulée « Le Cheveu de Mu’awiya ».  

Par ailleurs, le « 32BIS » développe différents projets d’accompagnement de jeunes artistes tunisiens et du continent africain, en particulier à travers le programme AFC-ACADEMY qui se déroulera au mois de juin 2022 avec « l’African Culture Found », co-fondé par l’artiste malien Abdoulaye Konaté. 

WIRD, une expérience soufie

Dans le soufisme, et au cœur de l’exposition, le wird est la pratique par laquelle une voie mystique se différencie d’une autre. Il permet de transmettre le secret qui attachera le maître à son élève à travers un ensemble d’incantations, de prières, et de respirations qui mènent au Hal, à l’absolu. Le Hal est l’extinction de soi dans l’autre.

« Personne ne raconte ce qui se passe pendant une khalwa, écrit Pierre Guicheney. Le témoignage le plus visible des ermites à l’issue de la retraite, c’est le rayonnement de leur visage. Bruno Hadjih témoigne qu’on peut « sentir la matérialité de cette intériorité », si on est à l’écoute. « Ils ont un regard qui est nourri par ce qu’ils ont à l’intérieur ».   

Par la suite, dans la nuit et le silence de sa thébaïde du Gers, le photographe replonge dans les archives de son long parcours et en extrait les images qui lui paraissent essentielles. Elles entourent et découlent des portraits des reclus. Bruno Hadjih les sublime dans de nouveaux traitements. Il en exalte les dominantes, les températures, les couleurs. Ces images ne se prêtent pas à une lecture immédiate, elles ne cherchent pas un impact éphémère. Elles demandent réflexion, contemplation. Elles sont visions et révélations. D’uniques et précieuses icônes. »

Biographie de Bruno Hadjih

Photographe, auteur et réalisateur de documentaires, Bruno Hadjih est né en Kabylie en Algérie. Il vit et travaille entre Paris, le Gers et le Sahara. Après des études de sociologie, il s’oriente vers la photographie argentique, puis la vidéo.  

Plongé au sein de communautés soufies à travers le monde depuis plus de 25 ans, Bruno Hadjih pose un regard troublant et poétique sur des corps, visages et paysages mystiques dont il a croisé la route.Son travail a été exposé dans de nombreux musées et festivals.

Il est aussi l’auteur et réalisateur de films documentaires, parmi lesquels AT(H)OME en 2013, WIRD en 2020, Ziara en 2020 et Nomad Land Radioactive en 2021.

Biographie de Imed Alibi

Artiste musicien et percussionniste, Imed Alibi est né à Maknassy (Tunisie). Dès son plus jeune âge, il rejoint des orchestres populaires et classiques d’Afrique du Nord et Moyen-Orient. 

Après avoir rejoint le groupe de fusion orientale « les Boukakes », Imed Alibi a joué et collaboré avec de nombreux artistes, tels que Rachid Taha, Mamdouh Bahri, Ghalia Benali, Watcha Clan, Natasha Atlas, Michel Marre ou Emel Mathlouthi.

Imed Alibi a dirigé le « Festival International de Percussions de Sousse » ainsi que les « Journées Musicales de Carthage en Tunisie ». Investi dans de nombreux projets musicaux et éducatifs à travers le monde, il travaille actuellement sur son nouveau projet mêlant électronique et percussions. 

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