Le caillasage de voitures n’est pas nouveau. Mais, il ne cesse malheureusement de prendre des proportions inquiétantes, sur les routes tunisiennes et particulièrement du côté des cités Hay Ennour et Ezzouhour à Tunis.
Toujours perpétrés par des bandes de jeunes délinquants, ces actes de vandalisme visent le soir les voitures des particuliers qui passent par malchance par ces points noirs. Ces actes sont généralement à visée crapuleuse.Ils ont pour but de stopper les véhicules pour délester leurs propriétaires de leurs biens (téléphones et portefeuille).
Même les propriétaires de motos ne sont pas à l’abri et ils sont aussi attaqués.Les jets de pierres les faisant chuter, ce qui permet aux délinquants de les dévaliser. Mieux encore, ces actes de caillassage sont en train de devenir le passe-temps préféré de certains délinquants qui les commettent parfois gratuitement.
Bris de glace ou carrosserie abîmée, les voitures ne s’en sortent jamais indemnes. Quant aux deux roues, ils sont très souvent dérobés ou à minima endommagés par la chute.
« Je rentrais vers la banlieue sud vers 21h30 et à hauteur de Hay-Ennour, j’ai entendu un gros claquement venu du pare-chocs et tout d’un coup j’ai vu une pluie de pierres qui s’abattait sur ma voiture », raconte une victime JBH qui poursuit : « Bien qu’affolée, je ne me suis pas arrêtée car il faisait noir, je ne voulais pas risquer d’être braqué par ces criminels »
Une fois arrivé au premier rond-point où une ronde de police est installée, la victime s’arrête et constate les dégâts. Le phare avant droit de sa voiture a « explosé » et sa carrosserie abîmée.
Ce soir-là, comme elle, une dizaine d’automobilistes, peut-être plus, sont visés par des jets de pierres et de briques. Selon son témoignage, les projectiles auraient été lancés derrière la glissière de sécurité.
« Plusieurs plaintes sont déposées chaque soir», selon la police dont un agent lui a simplement conseillé de remercier le Bon Dieu d’être sorti indemne, raconte la victime : « C’est vrai, je n’ai qu’une carrosserie abîmée et ’un phare cassé, ça se remplace. Mais je pense à ma famille, ça aurait pu être beaucoup plus grave. Un jour, ces criminels qui s’amusent à faire ça vont tuer. »
La police, qui ouvre fréquemment des enquêtes pour retrouver les auteurs de ces actes, est parfois dépassée tellement leur nombre s’est multipliée.
Ce qui confirme que d’autres solutions doivent être trouvées pour faire face à ce problème dont la multiplication des contrôles pour sécuriser ces zones noires, la mise en place de campagnes de sensibilisation destinées aux jeunes de ces régions sur la gravité de ces actes et la médiatisation des arrestations, ainsi que des procès de ces criminels.
Nour El Houda Ben Mrad
