L’offensive de l’armée israélienne, ce mardi matin, a eu lieu quelques heures après que le Hamas a annoncé avoir accepté une proposition de trêve de l’Egypte et du Qatar, non validée par l’Etat hébreu, qui affirme vouloir poursuivre les négociations.
L’armée israélienne a fini par lancer un assaut sur Rafah, lundi 6 mai. Dès mardi matin, elle a affirmé s’être emparée d’un lieu symbolique et crucial pour 2 millions de Gazaouis : la partie palestinienne de l’unique poste-frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, qui s’ouvre en plein cœur de cette ville, derrière une immense arche d’aluminium, au débouché de la longue route Saladin. Des photographies ont été diffusées de drapeaux israéliens levés dans ce terminal, dont la prise parachève le siège de la bande de Gaza.
Cette percée soudaine a eu lieu quelques heures à peine après que le Hamas a annoncé, à la surprise de tous les acteurs, avoir accepté lundi une proposition de cessez-le-feu israélienne, non sans y avoir apporté d’importantes modifications, qu’Israël juge inacceptables. L’armée présente son opération à Rafah comme limitée, et non comme l’amorce d’une conquête de la cité, cul-de-sac méridional de la bande de Gaza et seule ville à ne pas avoir été investie jusqu’alors par les troupes de l’Etat hébreu, où se sont réfugiées plus d’un million de personnes ayant fui les bombardements.
Des sources palestiniennes avaient signalé plus tôt des mouvements de troupes depuis le corridor de Netzarim, la position avancée de l’armée au centre de l’enclave. Des chars ont également été signalés par une source médicale au Monde près de l’hôpital européen de Khan Younès (sud) en début de journée lundi. Des personnels internationaux de l’hôpital ont depuis lors été évacués. L’armée a aussi bombardé une centaine de cibles dans la zone faisant plusieurs morts et blessés parmi la population palestinienne.
Un énième pied de nez de l’armée sioniste à toute les organisations officielles appelant depuis des semaines à un cessez le feu …
Skander Zouari