Mohamed Amouri, figure emblématique du tourisme tunisien, s’est éteint le 12 septembre 2025. Ces derniers jours, sa famille, ses amis et ses pairs ont répondu à l’invitation de son fils, Raouf Amouri, pour lui rendre un hommage empreint d’émotion et de reconnaissance. Tous s’accordent à dire que la cérémonie fut à l’image du défunt : digne, élégante et mémorable.
La salle Amilcar de l’hôtel Hasdrubal Thalassa & Spa Yasmine Hammamet affichait complet. Collègues, amis et collaborateurs – anciens comme actuels – s’y sont retrouvés pour saluer la mémoire d’un homme qui a profondément marqué leur vie et leur profession. Dans une atmosphère à la fois sobre et chargée d’émotion, Raouf Amouri, aujourd’hui à la tête de la chaîne Hasdrubal fondée par son père, a animé la cérémonie avec une sincérité touchante et une maîtrise remarquable.
Un pionnier du luxe hôtelier tunisien
« C’était le premier professionnel à parier sur l’hôtellerie de luxe en Tunisie, et son pari fut un succès », a rappelé Mohamed Jegham, ancien ministre du Tourisme. « Aujourd’hui encore, sa chaîne continue d’être admirée par ses pairs comme par les clients », a-t-il ajouté.
Gratitude et émotion
Pour beaucoup, cette rencontre fut avant tout un moment de reconnaissance.
« Mohamed Amouri faisait partie de ces hommes rares qui ne comptaient pas leurs heures », a témoigné Dr Fayçal Hentati, neurologue et ami proche.
« Pour lui, le respect du client constituait le fondement du métier », a renchéri Jamil Khlif, ancien cadre du Tourisme.
Et Mounir Ben Miled, hôtelier et ami de longue date, d’ajouter : « C’était un professionnel accompli, digne et visionnaire. Si Mohamed a réalisé un rêve et bâti une page essentielle de l’histoire du tourisme tunisien. »
Un homme de passion et d’humanité
Les témoignages ont retracé le parcours d’un passionné qui a imprimé sa marque dans de nombreux établissements du pays — de Sousse à Djerba, et de Djerba à Hammamet.
Ses collaborateurs se souviennent d’un directeur à la fois exigeant et profondément humain, toujours attentif à ses équipes et soucieux du bien-être de ses clients.
« Il connaissait chacun par son prénom — serveurs, cuisiniers, jardiniers. Il valorisait tous les métiers de l’hôtel », ont confié d’anciens employés, émus.
Au-delà de ses talents de gestionnaire, beaucoup ont salué sa chaleur humaine et son sens du partage.
« Si Mohamed savait rassembler, créer du lien, susciter la discussion autour d’un projet ou d’une idée », a rappelé Tawfik Bouslama, architecte-urbaniste.
Les participants ont également évoqué son engagement constant en faveur de la formation des jeunes et sa volonté de promouvoir le tourisme tunisien comme une mission collective et nationale.
La mémoire d’un homme de cœur
Plus qu’un hommage, cette cérémonie fut l’occasion de célébrer une certaine idée du métier d’hôtelier tunisien : celle d’un accueil sincère, humain et passionné, incarnée par Mohamed Amouri.
« Sa disparition n’est pas un oubli, c’est une mémoire qui s’installe », a déclaré Mohamed Sammoud, hôtelier et ami.
Et de conclure, Samir Ncir, directeur général actuel du Hasdrubal Thalassa & Spa Yasmine Hammamet :
« Ce jour-là, à Hammamet, c’est bien la mémoire d’un homme de cœur qui a continué à rayonner. »
