Alors que les efforts internationaux se multiplient pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur la situation précaire dans l’enclave palestinienne. Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, l’agence d’aide des Nations Unies aux Palestiniens, a averti mardi que les habitants de Gaza demeuraient profondément traumatisés par les récents affrontements avec Israël et redoutaient une nouvelle attaque à grande échelle contre la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave.
« Les gens sont anxieux et ont peur d’une éventuelle opération militaire à grande échelle », a déclaré Lazzarini lors d’un briefing avec les États membres de l’ONU à Genève. « Si une telle attaque se produit, où les civils pourront-ils se réfugier ? Il n’y a absolument plus aucun endroit sûr à Rafah, et nous craignons une nouvelle augmentation significative du nombre de victimes. »
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a également exprimé sa préoccupation quant à la détérioration des conditions de vie et à la sécurité de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. « Il y a une rupture dans l’ordre public. En même temps, nous sommes confrontés à des restrictions imposées par Israël qui ne font qu’empirer et qui limitent la distribution de l’aide humanitaire », a-t-il déclaré, soulignant l’inefficacité des mécanismes de déconfliction pour protéger l’aide humanitaire pendant les opérations militaires.
L’ONU appelle à des négociations pour parvenir à la libération des otages et à un cessez-le-feu afin d’éviter une offensive totale sur Rafah, où se trouve le cœur du système humanitaire, ce qui aurait des conséquences dévastatrices. Après plus de quatre mois de combats meurtriers déclenchés par les attaques du Hamas en Israël, les pertes humaines sont considérables, avec plus de 1 200 morts et plus de 250 personnes prises en otage.
La situation humanitaire à Gaza est préoccupante, avec plus de 100 000 habitants tués, blessés ou portés disparus sous les décombres, selon les autorités locales de santé. Les déplacements massifs de population sont difficiles à envisager dans une enclave déjà surpeuplée comme Rafah, où chaque parcelle de terrain est occupée par des centaines de milliers de personnes vivant dans des conditions précaires.
Parallèlement aux efforts humanitaires, l’ONU a également souligné la nécessité d’enquêter sur les allégations selon lesquelles certains membres du personnel de l’UNRWA auraient collaboré avec le Hamas. Philippe Lazzarini a indiqué que les personnes impliquées avaient été immédiatement licenciées et qu’une enquête était en cours, appelant à la coopération des autorités israéliennes.
Enfin, alors que certaines voix s’élèvent pour remettre en question le rôle de l’UNRWA, Lazzarini a défendu l’importance de l’agence dans la fourniture de services essentiels à la population de Gaza, en particulier dans le domaine de l’éducation. « Nous avons un demi-million d’enfants profondément traumatisés qui ont besoin d’être réintégrés d’urgence dans le système éducatif », a-t-il souligné, appelant la communauté internationale à soutenir l’UNRWA dans ses efforts pour répondre aux besoins humanitaires critiques à Gaza.
La situation à Gaza reste tendue, mais avec une action internationale coordonnée, il est possible de prévenir une nouvelle tragédie humanitaire dans cette région déjà éprouvée par des décennies de conflit.