La deuxième chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis a interrogé les accusés dans l’affaire « Instalingo » et a décidé de reporter l’examen du dossier au 4 février 2025. Cette audience sera dédiée aux plaidoiries des avocats, selon les déclarations de Me Mokhtar Jemai, membre du comité de défense, à l’agence TAP.
Me Mokhtar Jemai a précisé que l’audience, débutée à 10 heures et s’étant achevée vers 20 heures, était centrée sur les questions posées à tous les accusés présents. Il a également mentionné que le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait refusé de comparaître devant le tribunal.
En outre, l’avocat a indiqué que le tribunal avait fait appel à un expert en langue des signes pour l’interrogatoire de la journaliste Chadha Haj Mbarek.
Plus de 40 personnes figurent sur la liste des accusés dans l’affaire « Instalingo », dont des hommes politiques, des journalistes, des blogueurs et des agents de sécurité. Les enquêtes, lancées en septembre 2021 par le parquet près le tribunal de première instance de Sousse II, ont conduit à la mise en garde à vue de six individus employés par une entreprise située à Kalaâ Kebira, dans le gouvernorat de Sousse. Cette entreprise, spécialisée dans la création de contenu et la communication numérique, est suspectée d’être impliquée dans des affaires portant atteinte à la sécurité intérieure de l’État, de blanchiment d’argent et d’atteinte à autrui via le réseau de communication public.
Me Mokhtar Jemai a également exprimé la possibilité que le tribunal prononce un non-lieu en faveur des accusés, en l’absence d’éléments constitutifs de crimes, après avoir pris connaissance des dossiers et des questions posées lors de l’audience. Cependant, il a fait part de ses préoccupations concernant le climat judiciaire actuel, qui pourrait, selon lui, aboutir à des jugements « sévères » et « injustifiés ».