L’instance nationale administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), réunie le lundi 2 septembre 2024 sous la présidence de son secrétaire général Noureddine Taboubi, a rejeté ce qu’elle considère comme une « décision illégale » de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Cette dernière, dans ce que l’UGTT qualifie de « grave précédent historique », a annulé les décisions définitives du tribunal administratif concernant les recours de certains candidats à l’élection présidentielle, bien que ces verdicts soient censés être irrévocables.
Selon la centrale syndicale, l’Isie a agi de manière unilatérale en publiant une « liste » qui, d’après elle, reflète une « décision politique ». L’UGTT voit dans cette démarche une orientation « méthodique et partiale » qui favorise l’exclusion et pourrait influencer les résultats des élections, tout en constituant une atteinte au pouvoir judiciaire.
Indépendamment des noms des candidats, l’UGTT considère cette décision comme une preuve supplémentaire du manque de conditions nécessaires pour garantir une élection démocratique, pluraliste, transparente et équitable.
L’UGTT avertit contre les conséquences de cette décision, qu’elle juge propice à l’individualisme et à la domination, et susceptible d’aggraver la situation dans le pays. Elle dénonce également les mesures restrictives contre les médias, qui limitent la liberté d’expression et empêchent les voix indépendantes de remplir leur rôle d’information du public.
La veille, l’Isie avait publié la liste définitive des candidats à la présidentielle, incluant Kaïs Saïed, Zouhair Maghzaoui et Ayachi Zammel, tout en rejetant les candidatures d’Imed Daïmi, Mondher Zenaidi, et Abdellatif El Mekki, malgré les jugements favorables obtenus par ces derniers auprès du tribunal administratif.