L’Observatoire de l’ONG Raqaba alerte sur la persistance de la grave pénurie de pain, malgré le maintien des quantités de blé tendre distribuées de janvier à septembre 2023 par rapport à la même période en 2022. La baisse de seulement 0,7%, soit 6,7 mille tonnes (de 902,8 mille à 896,1 mille tonnes), ne justifie pas la crise actuelle, d’autant plus que les années 2020 et 2021 ont enregistré des augmentations de 2,1% (18,8 mille tonnes) et 4,2% (35,9 mille tonnes) respectivement.
La période en question a également vu une baisse significative des prix moyens des céréales, permettant des économies notables. Le prix moyen de la tonne de blé dur a diminué de 189 $ par rapport à 2022 (de 665 $ à 476 $), et celui de la tonne de blé tendre a chuté de 93 $ (de 422 $ à 329 $).
Raqaba souligne que la crise ne résulte pas d’un problème d’approvisionnement en blé tendre, ni de la disponibilité mondiale, ni de la distribution par le Bureau, ni d’une surconsommation. Selon l’ONG, la crise découle principalement de la manipulation de la farine subventionnée, exclusivement fournie aux boulangeries classées, en raison de l’incapacité du ministère du Commerce à assurer son rôle de contrôle. Les visites sur le terrain de Raqaba confirment l’absence quasi totale de structures de contrôle des boulangeries, révélant des violations telles que le manque de gros pains malgré la prédominance des boulangeries de classe A, la disponibilité limitée de petits pains subventionnés, la fermeture après-midi de la plupart des boulangeries, et l’absence de signalisation pour informer les consommateurs sur la qualité, le poids, le prix et la spécialité du pain.