Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ravivé un débat sensible en France en se déclarant favorable à l’interdiction du port du voile pour les accompagnatrices lors des sorties scolaires. Une position qui suscite des critiques et des interrogations sur le principe de laïcité.
Une volonté d’étendre la laïcité
Lors d’une intervention sur RTL le 7 janvier 2025, Bruno Retailleau a qualifié le voile d’étendard pour l’islamisme”,, affirmant que son interdiction doit devenir une priorité. Selon lui, les sorties scolaires représentent une “extension hors les murs” des établissements scolaires, ce qui justifie, selon ses propos, l’application des principes de laïcité à ces accompagnatrices.
Il a toutefois reconnu que cette interdiction est difficilement applicable dans l’immédiat, faute de majorité à l’Assemblée nationale.
Un projet qui divise
Cette proposition n’est pas nouvelle. En 2021, Retailleau avait déjà proposé un amendement visant à interdire les signes religieux visibles lors des sorties scolaires. Cette initiative avait été rejetée par l’Assemblée nationale.
Le Conseil d’État, pour sa part, considère que les parents accompagnateurs ne sont ni des agents publics ni des élèves, ce qui permet aux mères voilées de participer aux sorties scolaires sans enfreindre la loi de 2004.
Des critiques sur le réseau social X
Les déclarations de Bruno Retailleau ont suscité de nombreuses réactions sur le réseau social X (anciennement Twitter). Nicolas Cadène, ancien rapporteur de l’Observatoire de la laïcité, a critiqué une “confusion sur la portée de la loi de 2004”, estimant que cette proposition reflète une mauvaise interprétation du principe de neutralité.
Ce qu’il faut retenir
- Bruno Retailleau souhaite interdire le port du voile aux accompagnatrices scolaires, mais son projet fait face à des obstacles juridiques et politiques.
- Absence de majorité : cette difficulté limite la mise en œuvre de l’interdiction.
- Critiques des experts : le projet est dénoncé comme une incompréhension du principe de laïcité en France.
En réaffirmant sa position, le ministre de l’Intérieur relance un sujet qui divise profondément l’opinion publique et les sphères politiques, illustrant une fois de plus la complexité du débat sur la laïcité en France.