L’annonce par Donald Trump, avant sa prise de fonction officielle le 20 janvier, d’instaurer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens a suscité une forte réaction au Canada. L’Ontario, principale province du pays, envisage de suspendre ses exportations d’électricité vers les États-Unis, augmentant ainsi la pression dans ce différend commercial.
L’Ontario hausse le ton
Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, a affirmé mercredi 12 décembre que sa province pourrait interrompre ses livraisons d’électricité si les tarifs douaniers promis par Trump étaient appliqués. « Nous irons jusqu’à couper l’énergie, notamment vers le Michigan, l’État de New York et le Wisconsin », a-t-il déclaré lors d’une réunion avec le premier ministre canadien Justin Trudeau et des responsables provinciaux.
En 2023, l’Ontario a exporté près de 12 milliards de kWh d’électricité aux États-Unis, alimentant environ 1,5 million de foyers dans des États comme le Minnesota, le Michigan et New York, selon des données officielles.
Vers une riposte coordonnée
Les menaces de Trump, qu’il a justifiées par des problématiques liées aux crises des opiacés et à l’immigration, ont conduit Justin Trudeau à organiser une rencontre avec les provinces pour élaborer une réponse collective. La vice-première ministre Chrystia Freeland a insisté sur l’importance de réagir fermement : « Ce moment est crucial pour le Canada, et nous sommes déterminés à défendre nos intérêts. »
Sous son précédent mandat, Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25 % sur l’acier et 10 % sur l’aluminium canadiens, ce à quoi Ottawa avait répondu en taxant certains produits américains.
Une stratégie en cours
Pour limiter les tensions, le gouvernement Trudeau prépare un plan de sécurité frontalière estimé à 700 millions de dollars, destiné à l’équipe de transition de Trump, selon des sources médiatiques canadiennes. Néanmoins, les droits de douane envisagés sont perçus comme « dévastateurs » par les autorités canadiennes, qui jugent ces mesures injustifiées.
L’énergie, une arme stratégique
L’Ontario, en raison de sa proximité géographique et de son rôle majeur dans les échanges énergétiques, se positionne au cœur de cette crise. Une coupure des exportations d’électricité pourrait avoir un impact sévère sur des États américains comme le Michigan et New York, tout en entraînant des répercussions économiques au Canada.
Alors que le bras de fer s’intensifie entre ces deux voisins nord-américains, les conséquences de ce conflit commercial restent incertaines, mais elles promettent d’être significatives pour les deux parties.