La Tunisie s’est inclinée vendredi soir face au Maroc (2-0), dans un match qui a mis à nu les lacunes tactiques et organisationnelles des Aigles de Carthage. Face à une sélection marocaine solide et bien huilée, les hommes de Sami Trabelsi ont affiché un visage inquiétant, dominés dans tous les compartiments du jeu.
Nommé dans un contexte tendu, Trabelsi semble encore chercher la bonne formule. Mais à l’approche des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, le temps presse. Trois défaillances majeures ont marqué cette prestation décevante.
Un milieu de terrain dépassé
Face à l’impact physique et au dynamisme des milieux marocains, l’entrejeu tunisien n’a jamais trouvé son rythme. En retard dans les duels, peu inspiré dans la relance et trop lent dans les transitions, il a laissé de larges espaces entre les lignes. Une désorganisation qui a offert de nombreuses opportunités aux Lions de l’Atlas, bien plus tranchants dans la projection.
Un pressing inefficace
Alors que le Maroc privilégie la construction depuis l’arrière, un pressing structuré s’imposait. Or, la Tunisie a affiché un manque flagrant de coordination. Les courses étaient désynchronisées, le bloc mal équilibré, et les rares tentatives de récupération haute se sont retournées contre elle, ouvrant des boulevards à l’adversaire. Une faillite tactique qui pose question.
Une attaque sans liant, dépendante de Mejbri
Sur le plan offensif, la Tunisie s’est montrée stérile. Hannibal Mejbri a tenté de prendre les choses en main, mais isolé et sans relais, il n’a pu peser véritablement. Les attaquants, rarement servis dans de bonnes conditions, sont restés transparents. Aucun mouvement collectif, peu de combinaisons : l’animation offensive a manqué de cohérence et d’idées.
Trabelsi face à l’urgence
Cette défaite face au Maroc souligne l’absence de ligne directrice claire dans le projet de jeu de Sami Trabelsi. Ses choix paraissent flous, ses ajustements tardifs, et son équipe dépend trop des individualités pour espérer rivaliser au plus haut niveau.
À quelques mois de l’échéance mondiale, l’heure est à la remise en question. Construire une équipe compétitive ne se résume pas à des intentions. Il faut des repères tactiques, une identité de jeu, et une sélection fondée sur la complémentarité plutôt que sur les noms.
Le Maroc, lui, avance avec sérénité. La Tunisie, en revanche, semble toujours chercher sa voie.
S.G