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Trêve à Gaza : Les dessous d’une négociation à couteaux tirés

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Les pourparlers ont-ils finalement abouti ? Le Hamas a annoncé lundi avoir accepté une proposition de cessez-le-feu à Gaza, présentée par l’Égypte et le Qatar. Israël a déclaré envoyer une délégation auprès des médiateurs pour examiner l’accord, mais Tel Aviv a averti que la proposition acceptée par le Hamas est loin de répondre aux exigences israéliennes.

« Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a discuté par téléphone avec le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdelrahmane Al Thani et le ministre égyptien des Renseignements, Abbas Kamel, et les a informés que le Hamas avait approuvé leur proposition d’accord de cessez-le-feu », selon un communiqué publié sur le site du mouvement palestinien. Un responsable du Hamas a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat que la balle est désormais dans le camp d’Israël, qui a le choix entre accepter l’accord de cessez-le-feu ou y faire obstacle.

Cette proposition de trêve dans la bande de Gaza, acceptée par le Hamas, comprend trois phases visant à instaurer un cessez-le-feu durable, a déclaré un haut responsable du mouvement palestinien à Al-Jazeera ce lundi. Elle comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et comprend un retrait israélien complet de la bande de Gaza, le retour des déplacés, et un échange d’otages toujours détenus à Gaza ainsi que de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’obtenir un « cessez-le-feu permanent », a ajouté Khalil al-Hayya à la chaîne qatarie.

Les États-Unis ont annoncé qu’ils discuteront de cette proposition avec leurs alliés, a indiqué le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, lors d’une conférence de presse, ajoutant qu’un cessez-le-feu est « absolument réalisable ».

Cette annonce survient alors que l’armée israélienne a lancé lundi une opération visant à évacuer des dizaines de milliers de familles de Rafah, où vivent 1,2 million de Palestiniens, déplacés pour la plupart selon l’ONU. Des scènes de liesse et des tirs en l’air ont eu lieu lundi dans les rues de cette ville, dans le sud de la bande de Gaza, après l’annonce du Hamas.

Malgré les condamnations internationales, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou persiste dans sa volonté de lancer cette offensive, qu’il estime indispensable pour détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste dans le territoire palestinien. L’évacuation de la ville est un prélude à une opération terrestre, a également affirmé l’armée israélienne lundi soir. Ce même soir, de violents bombardements israéliens ont frappé l’est de Rafah, tandis que la branche armée du Djihad islamique palestinien a affirmé avoir tiré des roquettes depuis Gaza sur le sud d’Israël.

Les négociations entre le Hamas et Tel Aviv ont duré plusieurs semaines, après une première trêve ayant permis la libération de 110 otages en novembre. Les tractations se sont intensifiées ces derniers jours, sous l’égide des principaux médiateurs, notamment l’Égypte, le Qatar et les États-Unis. Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire sans avancée. Le Hamas réclamait que l’accord de trêve prévoie la fin de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, une exigence à laquelle Israël refuse de céder, affirmant sa détermination à anéantir le Hamas.

« Nous continuons de croire qu’un accord de libération d’otages est le meilleur moyen de préserver les vies des otages et d’éviter une invasion de Rafah, où plus d’un million de personnes ont trouvé refuge », a déclaré lundi le Premier ministre Benyamin Netanyahou.

Skander Zouari

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