Si les États-Unis peuvent peut-être se permettre d’abandonner l’Ukraine à Vladimir Poutine, il n’en va pas de même pour l’Union européenne. La guerre en Ukraine n’est pas seulement une question morale pour l’UE, mais aussi une question de survie face à un régime russe qui, non content d’envahir et dévaster un pays voisin, multiplie les actions hostiles à l’égard des États membres de l’Union.
L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie est entrée dans sa quatrième année. Cette guerre est pour l’Union européenne d’une importance capitale, principalement en raison de la proximité géographique avec la Russie : l’UE partage près de 2 300 km de frontières avec la Russie (par la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, ces deux dernières étant uniquement frontalières de l’exclave russe de Kaliningrad), et près de 1 300 km avec l’Ukraine (par la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie).
Alors que la nouvelle administration américaine semble prête à faire des concessions colossales à Moscou pour obtenir un cessez-le-feu rapidement, quitte à contraindre Kiev à céder une partie de son territoire et à infliger à Volodymyr Zelensky une humiliation publique lors de sa récente visite à la Maison Blanche, l’UE se retrouve plus que jamais en première ligne face à l’agressivité croissante du régime russe dans son voisinage immédiat.
Dans ce contexte, Donald Trump a mis en œuvre sa menace en ordonnant, lundi, une « pause » dans l’aide militaire des États-Unis à l’Ukraine, alors que ce pays continue de lutter contre l’agression russe. Cette décision survient après l’incident à la Maison Blanche avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Un responsable de la Maison Blanche a expliqué que cette pause serait suivie d’une réévaluation de l’aide pour s’assurer qu’elle contribue réellement à la recherche d’une solution au conflit. Trump a également souligné l’importance que les partenaires des États-Unis, y compris les membres de l’UE, s’engagent activement à atteindre l’objectif de la paix.
Bien que la majorité de l’aide militaire ait déjà été livrée, des équipements et des armes approuvés sous l’administration Biden restent à fournir. Mais, alors que l’UE se trouve directement exposée à la menace russe, la situation devient de plus en plus complexe, d’autant plus que l’administration américaine semble privilégier un règlement rapide du conflit, quitte à compromettre la souveraineté de l’Ukraine.
L’Union européenne, quant à elle, continue de défendre la nécessité d’un soutien militaire et diplomatique fort pour l’Ukraine, consciente que toute faiblesse face à la Russie mettrait en péril sa propre sécurité et sa stabilité à long terme.