Lancée le 2 février 2025, la plateforme électronique unique des chèques, « Tunichéque », a déjà enregistré 93 000 inscriptions, traité 10 000 chèques et reçu 930 réclamations et demandes d’information, selon Nizar Chaddad, directeur général des paiements et de l’inclusion financière à la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Lors d’une rencontre organisée mercredi par l’IACE sur le thème « La nouvelle plateforme des chèques : vers un avenir plus sûr des moyens de paiement ? », Chaddad a mis en avant les atouts de cette plateforme connectée à 23 systèmes d’information, incluant ceux des banques, de la Poste Tunisienne et de la BCT. Il a également évoqué une future interconnexion en temps réel dans une seconde phase de développement.
S’inscrivant dans le cadre de l’application de la loi n°41-2024 du 2 août 2024, cette initiative vise à renforcer la sécurité des transactions en permettant notamment l’identification des chèques frauduleux et la vérification des soldes disponibles. Malgré une économie encore dominée par l’usage du cash – avec plus de 22 milliards de dinars en circulation et un taux d’inclusion financière limité à 40 % –, la Tunisie dispose d’un fort potentiel pour la digitalisation des paiements grâce à sa population jeune et son dynamisme technologique.
Dans cette optique, une vision quinquennale a été élaborée pour accélérer la digitalisation des services financiers et encourager le D-cashing. Celle-ci repose sur plusieurs axes, notamment l’adaptation du cadre réglementaire, le renforcement des infrastructures techniques, l’expansion des services numériques et le développement de l’éducation financière.
Enfin, Chaddad a rappelé que la transition vers la digitalisation des paiements avait débuté avec la crise du Covid-19, marquée par l’essor du paiement mobile et des portefeuilles électroniques. En 2024, ces derniers ont permis la réalisation de cinq millions d’opérations, ouvrant la voie à une transformation en profondeur du paysage financier tunisien.
