Après 13 ans de pause, le projet « Tunis Sports City » est de retour. Une conférence de presse a été organisée ce jeudi 10 Mars à Tunis en présence du président du groupe Emirati, Bukhatir, initiateur de ce complexe et du Président exécutif de la filiale tunisienne, Afif Bejaoui, fraîchement nommé.
L’occasion d’annoncer le nouvel élan donné à ce méga-projet prévu d’être construit sur les Berges du Lac de Tunis d’ici 2030.
Un des plus grands projets en Tunisie
Pas moins de 250 hectares sur les Berges du Lac de Tunis seront consacrés au projet « Tunis Sports City ». Comme son nom l’indique, il s’agit d’un méga complexe qui allie l’innovation et la conscience environnementale. Plusieurs volets y seront intégrés.
D’abord, un volet sportif avec la création de quatre académies de formation (football, natation, tennis et golf). Selon Afif Bejaoui, président de la filiale Bukhatir en Tunisie, cette structure a pour objectif de faire de la Tunisie un véritable hub sportif au rayonnement mondial. « Nous allons faire des partenariats avec des grands clubs européens », a dévoilé Bejaoui. « Nous souhaitons également développer un centre de formation en collaboration avec la NBA pour développer le basket-ball, ce qui représente une opportunité à la fois pour la jeunesse tunisienne et africaine », a-t-il ajouté.
L’autre axe est touristique. Ainsi six hôtels de très haut standing verront le jour, un parcours de golf de neuf trous (53 hectares), ainsi qu’un Central Park de 20 hectares qui offrira des parcours de santé pédestres et des espaces d’animation et de loisirs. « Cet espace vert sera ouvert au public et gratuit et sera entretenu par le groupe Bukhatir », indique Afif Bejaoui.
Il est également prévu de construire des immeubles d’habitation, de standing international, disponibles à la vente, dans des immeubles allant de 12 à 19 étages.
Treize hectares seront consacrés à la création d’un all aux dimensions internationales. Et enfin, il y aura également une « Business Zone », c’est à dire un quartier d’affaires.
D’après Salah A. Bukhatir, président du Groupe Bukhatir, il s’agit d’allier le sport au travail et aux lieux d’habitations. Une philosophie, chère au groupe émirati qui a déjà réalisé le même projet à Dubaï.
L’enveloppe consacré à ce méga-projet est de 5 milliards de dollars.
13 ans d’incertitudes :
C’est en 2008, que l’idée de Tunis Sports City voit le jour. Mais trois ans plus tard, la révolution de 2011, a complètement chamboulé son déroulement, laissant les investisseurs dans l’attente d’un meilleur climat politique. « Après la révolution, il y a eu les changements de gouvernements qui ont ralenti l’avancée du projet. A chaque nouveau gouvernement, il a fallu présenter de nouveaux projets aux différents ministères et cela nous a fait perdre beaucoup de temps… aujourd’hui, nous avons reçu un soutien solide des autorités », affirme Bukhatir.
Même si la Révolution est derrière, il est indéniable de dire que la Tunisie est encore dans une crise politique et économique qui nous laisse interrogatifs sur le potentiel réel de réalisation de Tunis Sports City. A ce propos, les deux dirigeants ont indiqué que l’instabilité n’est aujourd’hui plus une exclusivité tunisienne. « Le gouvernement tunisien nous a affirmé qu’il s’agissait du meilleur projet que la Tunisie n’ait jamais connu… et il est coutume de dire que les meilleurs projets ne sont pas affectés par les problèmes économiques et politiques », a lancé Afif Bejaoui.
Les initiateurs de ce méga-projet ont fixé un calendrier sommaire… « Si les autorités nous fournissent tous les moyens nécessaires à la création de Tunis Sports City, nous espérons une sortie de terre pour 2030 ou 2031 », ont-ils assuré. Selon eux, la cité sportive sera prête en 2026, le quartier d’affaires en 2028 et enfin la zone résidentielle et le all en 2030.
Pour rappel, en 2007, il était également question de la création d’une nouvelle ville, sur les Berges Sud du lac par le groupe Sama Dubai. Une projet sur 831 hectares, baptisé « La Porte de la Méditerranée », composé de centres résidentiels, commerciaux et touristiques, avec un port de plaisance d’une capacité d’accueil de 1300 à 1500 bateaux. Ce projet devait garantir la création de quelque 150.000 à 200.000 emplois. L’investissement était estimé, à l’époque à 25 milliards de dinars. Mais depuis 2011, ce programme est resté vain et l’investisseur en question ne s’est plus jamais manifesté. Espérons que Tunis Sports City ne subisse pas le même sort….