Le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées vient de publier un rapport détaillé révélant une augmentation choquante des crimes de meurtre contre les femmes en Tunisie. Couvrant la période allant de janvier 2018 à juin 2023, le rapport met en lumière des statistiques alarmantes, soulignant la nécessité urgente d’une action nationale pour contrer .cette tendance inquiétante.
Selon le rapport, le nombre de crimes de meurtre de femmes a quadruplé au cours de cette période, passant de 6 en 2018 à 23 au premier semestre de 2023. Cette augmentation significative appelle à une réflexion sérieuse sur les causes profondes de ces actes de violence brutale.
L’étude révèle que la plupart de ces crimes ont eu lieu au domicile des victimes, représentant jusqu’à 93% des cas en 2021. Cela souligne la nécessité de mesures préventives et d’une sensibilisation accrue au sein des foyers pour lutter contre cette menace croissante.
Une constatation particulièrement troublante est que la période la plus critique pour la commission de ces crimes est entre 19 heures et 6 heures du matin, suggérant une vulnérabilité accrue des femmes pendant ces heures. De plus, les conjoints sont identifiés comme les principaux auteurs dans 71% des cas, soulignant un besoin pressant de mesures de protection et de sensibilisation spécifiques dans les relations conjugales.
L’éducation semble ne pas fournir de protection contre ces crimes, comme le suggère le rapport. Les auteurs recourent souvent à la force physique, ciblant toutes les tranches d’âge. Cela souligne la nécessité d’une approche holistique pour traiter les causes profondes de cette violence, au-delà des facteurs éducatifs.
Le rapport met également en évidence le lien entre l’emploi et les crimes de meurtre de femmes, avec 61% des auteurs de ces crimes identifiés comme étant employés. Cela suggère la nécessité d’examens approfondis des facteurs sociaux et économiques qui pourraient contribuer à ces comportements violents.
Les chiffres concernant les enfants des femmes victimes sont tout aussi alarmants, avec un total de 64 enfants touchés par ces crimes. Le rapport souligne l’engagement des délégués à la protection de l’enfance envers tous ces enfants, qu’ils soient témoins ou victimes, mettant en lumière l’impact étendu de ces crimes sur les familles.
Face à ces constatations inquiétantes, le ministère de la Famille a souligné l’importance de programmes d’autonomisation économique, lançant des initiatives telles que le financement « Raidet » et le programme exclusif « SAMIDA » pour soutenir les femmes victimes de violence.
En conclusion, ce rapport met en lumière l’urgence d’une action nationale coordonnée pour lutter contre cette hausse inquiétante des crimes de meurtre contre les femmes en Tunisie. Il appelle à une approche complète, englobant la sensibilisation, la prévention et la protection des victimes, afin de créer un environnement sûr et égalitaire pour toutes les femmes du pays.
