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France : l’intelligence artificielle entre dans les hôpitaux sous surveillance stricte

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L’intelligence artificielle fait officiellement son entrée dans le secteur médical français. La Haute Autorité de Santé (HAS) a donné son feu vert à l’utilisation de ces outils par le personnel soignant, mais sous des conditions rigoureuses visant à garantir la sécurité des patients et la fiabilité des données. Désormais, les médecins, infirmiers et autres professionnels peuvent recourir à des systèmes d’IA générative tels que ChatGPT, Copilot ou Mistral AI, à condition de respecter des règles strictes de confidentialité, de vérification et de discernement.

Selon la HAS, ces technologies peuvent constituer un véritable levier d’amélioration de la qualité des soins lorsqu’elles sont employées de manière réfléchie. Elles offrent de multiples avantages : rédaction de synthèses médicales, aide à la gestion administrative ou encore simplification du langage médical pour faciliter la communication avec les patients. Cependant, l’institution rappelle que l’usage de ces outils doit toujours rester complémentaire au jugement humain, jamais un substitut.

L’autorité met en garde contre le phénomène des « hallucinations » de l’IA, ces erreurs factuelles formulées avec une apparente précision. Les professionnels de santé sont donc tenus de vérifier chaque information issue de ces systèmes et d’éviter tout partage de données personnelles dans leurs requêtes. La HAS insiste également sur le maintien des compétences humaines : une infirmière assistée par une IA doit, par exemple, continuer à évaluer elle-même la gravité des cas aux urgences, sans déléguer entièrement cette tâche à la machine.

Pour accompagner cette transition numérique, la HAS introduit une méthode baptisée A.V.E.C. : apprendre à utiliser l’IA, vérifier les résultats, estimer régulièrement sa fiabilité et communiquer entre pairs pour partager les bonnes pratiques. Ce cadre se veut une première étape vers une intégration responsable de l’IA dans la médecine française.

Mais cette ouverture soulève aussi des interrogations. Derrière la modernisation promise, certains experts alertent sur la dépendance croissante à des technologies majoritairement étrangères, souvent américaines. Si cette révolution numérique est perçue comme un progrès, elle met aussi en lumière la nécessité pour la France – et plus largement l’Europe – de développer ses propres outils pour préserver sa souveraineté technologique dans un domaine aussi sensible que la santé.

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