La nouvelle administration américaine, en raison de la rationalisation des dépenses publiques, a limité la plupart des flux financiers vers l’étranger, en particulier en Afrique. Cependant, une exception notable concerne le Mozambique, en raison des intérêts stratégiques des États-Unis. Le président Donald Trump a approuvé un prêt de 4,7 milliards de dollars à TotalEnergies pour relancer le projet de liquéfaction de gaz naturel Mozambique LNG.
L’implication de Patrick Jean Pouyanné, président de TotalEnergies, a porté ses fruits, convainquant les autorités américaines de soutenir ce projet d’envergure, d’une valeur de 20 milliards de dollars, situé dans la province de Cabo Delgado. L’information a été confirmée par Estevão Pale, ministre mozambicain de l’Énergie. Le projet, suspendu depuis 2021 en raison des attaques de groupes rebelles au nord du pays, a été relancé grâce à l’intervention des forces militaires régionales.
Le Mozambique LNG, dont la production attendue est de 12,88 millions de tonnes par an, pourrait faire du pays un acteur majeur dans l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). Le projet avait été gelé après une attaque importante des insurgés près du site, mais la situation s’est apaisée, permettant à TotalEnergies de renouer avec les bailleurs de fonds et de redémarrer les travaux.
Bien que le projet ait commencé en 2019 sous la présidence de Trump, l’administration Biden avait bloqué le financement américain en raison de ses restrictions sur les investissements dans les énergies fossiles. Patrick Pouyanné avait alors tenté en vain de convaincre l’ex-président de lever l’interdiction. Avec le retour de Trump, cependant, la situation a changé, et l’accord avec l’US Exim Bank a permis de débloquer les fonds nécessaires pour la relance du projet.
D’autres acteurs, comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas, sont également impliqués dans ce projet. Le Royaume-Uni, qui avait promis en 2020 un financement pouvant atteindre 1,15 milliard de dollars via UK Export Finance (UKEF), envisage actuellement de reprendre son soutien. Cependant, cela pourrait être compliqué par les pressions des groupes environnementalistes.
Il est peu probable que TotalEnergies respecte l’échéance de 2027 pour commencer la production, avec des prévisions révisées par son PDG pour 2029-2030, bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite. Néanmoins, le soutien de l’US Exim Bank marque une étape importante dans le développement des grands projets gaziers en Afrique, à un moment où les énergies fossiles sont de plus en plus critiquées. L’aval de Washington pourrait non seulement stimuler Mozambique LNG, mais aussi encourager d’autres investisseurs à explorer de nouvelles opportunités dans le secteur.
