A travers une vidéo postée très tard dans la nuit du samedi à dimanche sur la page de la présidence de la république, Kais Saied a annoncé sa décision de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que le possible emprisonnement de certains de ses membres.
Il a estimé que cet organisme indépendant qui garantit le bon fonctionnement de la justice et qui est chargé de nommer les juges appartenait au passé, en l’accusant d’être partial et d’avoir ralenti certaines affaires parce qu’il est au service de certains intérêts.
« Le CSM appartient au passé à partir de ce moment », a déclaré le Président dans une vidéo diffusée en pleine nuit où on le voit discuter avec différents ministres. Il a ajouté qu’il publierait un décret temporaire à son sujet.
L’allocution particulièrement virulente a été enregistrée un peu plus tôt dans les locaux du ministère de l’Intérieur dans une réunion qu’il a eu avec les hauts cadres du ministère et du ministre Taoufik Charfeddine.
Kaïs Saïed, qui a reconnu lui-même que l’heure était tardive, a rappelé que la dissolution du CSM était une revendication populaire qui va manifester ce 6 février 2022 pour commémorer l’assassinat du martyr Chokri Belaïd.
Malgré la crise sanitaire le président a même encouragé, voire exhorté les Tunisiens à participer à la manifestation.
« Les conditions sanitaires se sont améliorées et les Tunisiens ont le droit de manifester dans les rues tout en respectant la loi et tout en veillant à ne pas se laisser infiltrer par les traîtres et tout évitant les éventuelles confrontations avec les agents de sécurité qui seront là pour les protéger. » a-t-il a ajouté.
Aucun détail supplémentaire concernant ce décret n’a été donné.