La liberté d’expression est à nouveau au cœur des débats en France, après l’interdiction, lundi soir, d’une conférence prévue dans la région lyonnaise, organisée par l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri.
Les autorités ont justifié cette décision en invoquant des risques pour l’ordre public, ce qui soulève des interrogations sur les limites du droit à la libre expression, notamment dans un contexte géopolitique tendu.
Annulation d’une conférence jugée “sensible”
La conférence, intitulée « Espaces de résistance palestinienne entre occupation, prison et exil », devait rassembler plus de 250 personnes. La préfecture a estimé que l’événement comportait des risques de « déclarations antisémites » et de « discours incitant à la haine », dans un contexte international particulièrement conflictuel. Les autorités ont également évoqué la possibilité de « violents affrontements » entre les partisans de la cause palestinienne et certains membres de la communauté juive locale, inquiets de la tenue de la conférence.
Réactions de l’organisateur
Vincent Brengarth, avocat de Salah Hamouri, a vivement contesté cette interdiction, la qualifiant d’atteinte à la liberté d’expression. Selon lui, les raisons avancées par les autorités sont « purement hypothétiques » et manquent de fondements solides.
Ce n’est pas la première fois qu’un événement impliquant Salah Hamouri est interdit en France. En juin dernier, une conférence similaire avait été annulée avant d’être finalement autorisée par une décision de la justice administrative.
Salah Hamouri : figure controversée
Salah Hamouri est une personnalité polémique. Israël l’accuse d’avoir des liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation considérée comme terroriste par Israël et l’Union européenne. Hamouri rejette ces accusations, qu’il décrit comme des manipulations politiques.
En décembre 2022, il a été expulsé vers la France après plusieurs mois de détention administrative en Israël, une procédure souvent dénoncée par les défenseurs des droits humains. Depuis juillet 2024, un juge français enquête sur les conditions de son arrestation, qu’il considère comme arbitraire et marquée par des actes de torture.
Une décision qui soulève des questions sur la liberté d’expression
Cette interdiction ravive le débat sur les limites de la liberté d’expression en France, particulièrement concernant les discours jugés sensibles dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Si les autorités justifient leur décision par des raisons de sécurité, de nombreux détracteurs y voient une restriction des libertés fondamentales et un dangereux précédent.
Le véritable enjeu demeure : jusqu’où une démocratie peut-elle aller pour garantir l’ordre public tout en préservant les droits fondamentaux de ses citoyens ?